Testament : comment se protéger en cas de faux testament ?

Testament : comment se protéger en cas de faux testament ?
- avocats au Barreau de Paris | Publié le

Lorsqu'un testament institue une personne extérieure à la famille en la désignant comme légataire universel des biens du défunt, les héritiers ne peuvent s'empêcher de douter de l'authenticité de ce testament. Ce type de situation est malheureusement très répandu, surtout pour le testament olographe.

Testament olographe : le doute plane

Le testament olographe est simple à falsifier dans la mesure où le défunt n'est pas obligé de le remettre à son notaire pour qu'il l'enregistre au fichier national des dernières volontés. Ainsi, la dernière personne qui vivait avec le défunt pourra se rendre chez le notaire et inventer de toutes pièces, le fait qu'elle ait trouvé un testament au fond d'un tiroir en rangeant les affaires du défunt. Ce testament l'institue comme légataire universel au détriment des autres héritiers.

Pour contester ce type de manœuvre frauduleuse, il faut démontrer que le défunt n'était pas sain d'esprit lorsqu'il a rédigé ce testament ou le cas échéant démontrer que le défunt se trouvait dans l'impossibilité d'écrire.

L'article 970 du Code civil dispose que « Le testament olographe ne sera point valable, s'il n'est écrit en entier, daté et signé de la main du testateur ; il n'est assujetti à aucune autre forme ». La jurisprudence, dans un arrêt de la première chambre civile rendu le 2 mars 2004, énonce qu'« Il incombe ensuite à celui qui se prévaut du testament, lorsque l'authenticité de l'acte est contestée, de rapporter la preuve par tous moyens que le de cujus est l'auteur ».

Pour prouver que le testament a été rédigé en entier et signé par le défunt, le tribunal compare les écritures du testament avec d'autres documents officiels que le défunt a pu signer au cours de sa vie. Toutefois, il faut noter que c'est à l'héritier de recourir à un expert graphologue pour prouver ce qu'il avance, le juge ne s'en saisira pas d'office.

Testament et insanité d’esprit

Il est aussi possible de contester le testament en prouvant l'insanité d'esprit du défunt, c'est-à-dire démontrer que le défunt n'était pas sain d'esprit au moment de la rédaction du testament. En effet, l'article 901 du Code civil dispose que « Pour faire une libéralité, il faut être sain d'esprit. La libéralité est nulle lorsque le consentement a été vicié par l'erreur, le dol ou la violence ». L'héritier peut prouver alors que le défunt souffrait de troubles mentaux rendant un possible abus de faiblesse, il peut aussi prouver que le défunt souffrait d'une maladie qui l'avait rendu incapable d'écrire d'où une authenticité du testament remise en question.

La contestation d'un testament et la preuve qu'il y a eu falsification est une démarche longue et complexe que l'héritier ne pourra accomplir seul.

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