Les différents régimes matrimoniaux
- avocats au Barreau de Paris | Publié le

Vous envisagez de vous marier et vous vous questionnez sur le régime matrimonial à adopter ? Régime légal de la communauté réduite aux acquêts ? Communauté universelle ? Séparation de biens ? Focus sur ce que vous devez savoir.

Le régime de la communauté réduite aux acquêts

Le régime de la communauté réduite aux acquêts est le régime légal. Ce régime est imposé aux couples qui se marient sans signer de contrat de mariage. Toutefois le choix de ce régime n’est pas décidé. Les époux pourront changer de régime matrimonial au cours du mariage.

Le régime légal est le régime le moins large des régimes communautaires. En effet au sein de ce régime seuls les biens acquis pendant le mariage sont considérés comme des biens communs appartenant à la communauté. Les salaires que les époux perçoivent, les revenus locatifs sont eux aussi des biens communs appartenant à la communauté. Les autres biens sont en principe désignés comme des biens propres. Voici les biens propres à chaque époux :

  • Les biens personnels (article 1404 du Code civil)
  • Les biens possédés avant le mariage
  • Les biens reçus pendant le mariage par donation ou succession
  • Les biens remplaçant les biens propres

Le régime de la communauté universelle

Le régime de la communauté universelle est le régime le plus protecteur pour le conjoint survivant. Il pourra être choisi avant le mariage ou à la suite d’un changement de régime matrimonial.

Le régime de la communauté universelle implique la fusion des patrimoines des époux. Tous les biens appartenant aux époux avant leur mariage et ceux que les époux pourraient acquérir au fur et à mesure de leur union seront détenus en commun. L’origine, la date d’acquisition, le moyen de financement pour acquérir les biens n’ont pas d’impact sur la mise en commun des biens. Les époux sont propriétaires des biens à parts égales.

Toutefois l’article 1404 du Code civil dispose que certains biens propres restent toutefois la propriété personnelle du conjoint. En effet, « Forment des propres par leur nature, quand même ils auraient été acquis pendant le mariage, les vêtements et linges à l'usage personnel de l'un des époux, les actions en réparation d'un dommage corporel ou moral, les créances et pensions incessibles, et, plus généralement, tous les biens qui ont un caractère personnel et tous les droits exclusivement attachés à la personne ».

Le régime de la communauté de meubles et acquêts

Le régime de la communauté de meubles et acquêts a été pendant de nombreuses années le régime légal. Les époux mariés sans contrat de mariage avant le 1er février 1966 ont été soumis à ce régime. Aujourd’hui pour bénéficier de ce régime, il est nécessaire d’avoir recours à un notaire.

Le régime de la communauté de meubles et acquêts crée une communauté moins large que celle du régime de la communauté universelle mais plus large que celle du régime légal. En effet au sein de la communauté de meubles et acquêts on intègre tous les biens meubles y compris ceux acquis avant mariage et les biens communs.

Les biens propres par nature comme dispose l’article 1404 du Code civil sont exclus de la communauté. Les biens immobiliers acquis pendant le mariage à l’occasion d’une donation ou lors d’une succession et ceux acquis avant mariage sont eux aussi exclus de la communauté.

Le régime de la participation aux acquêts

Le régime de la participation aux acquêts est un régime matrimonial composé des règles du régime de la séparation de biens et celles du régime de la communauté réduite aux acquêts. Les époux peuvent opter pour ce régime au moment de leur mariage ou au cours de leur mariage.

Au cours du mariage, le régime de la participation aux acquêts est similaire au régime de la séparation de biens. Tous les biens que les époux vont acquérir leur restent propres. Chacun des époux est responsable de ses dettes. Dans le cas où les époux achètent un bien en commun, le bien leur appartiendra en proportion de leur apport.

Toutefois, le régime comporte aussi des règles spécifiques au régime légal. En effet lors de la dissolution du mariage par le divorce ou le décès, l’époux qui se sera le moins enrichi au cours du mariage pourra bénéficier d’une créance de la part de son époux sur la moitié de l’enrichissement de celui-ci.

Par exemple :

Epoux 1 : Enrichissement de 100 000 euros au cours du mariage

Epoux 2 : Enrichissement de 10 000 euros au cours du mariage

100 000 – 10 000 = 90 000

90 000 / 2 = 45 000, l’époux 1 devra une créance de 45 000 euros à l’époux 2.

Le régime de la séparation de biens

Le régime de la séparation de biens est le régime le plus séparatiste qui existe. En effet, chacun des époux à son propre patrimoine. Les seuls biens communs au sens premier du terme que pourraient avoir les époux seraient des biens acquis en indivision. Le bien leur appartiendra en proportion de leur apport.

Il est possible d’opter pour ce régime au moment du mariage ou au cours du mariage. Ce régime est souvent choisi à titre de précaution lorsque l’un des époux exerce une activité professionnelle à risques ou qu’il y a la présence d’enfants du premier lit.